L’écriture en question ?

Des conseils d’écriture ?
 
Voilà sans doute la demande qui revient le plus souvent dans les quelques mails que je reçois, et rares sont les blogs d’écrivain qui ne comptent pas leur petit post consacré à l’écriture et ses méthodes.
 
Marc Cantin y consacre par exemple plusieurs articles ici. Oh, tiens ! Je suis citée dans le premier, qui est consacré au synopsis. Je sais, je fais un excellent contre-exemple pour sa démonstration.
Son article explique globalement très bien pourquoi il est nécessaire d’avoir réfléchi à son histoire avant de l’écrire. On me demande parfois si je connais toujours la fin de mon roman lorsque je le commence. La réponse est oui, pour une raison toute simple : quand j’ai commencé à écrire, je partais bille en tête quelques jours à peine après avoir eu l’idée de départ, et souvent je me retrouvais à caler bêtement en plein milieu du roman. Rien de plus frustrant que de devoir abandonner un texte après y avoir bossé pendant quelques mois et après avoir pondu une centaine de pages ! Donc maintenant, je m’empêche de me jeter sur mon PC à la moindre illumination et je me force à attendre un peu pour laisser l’histoire se décanter jusqu’au bout.
Je me refuse par contre à écrire un synopsis ou un plan trop complet avant le roman lui-même. D’abord parce qu’il y a encore suffisamment de place dans ma petite tête vide pour que l’histoire y tienne au complet, ensuite parce qu’une fois un tel plan couché sur papier, mon cerveau se persuade que le boulot est terminé et refuse ensuite catégoriquement d’écrire le vrai roman. Ce qui est, vous le conviendrez, un peu embarrassant (rien de plus désagréable à lire pour le lecteur qu’un synopsis pur). Pour résumer, de la préparation, oui, évidemment, mais de là à la laisser écraser toute imagination, non non non! 
Ceci dit, cela vaut pour moi, ce qui ne veut pas dire que ce conseil soit de portée universelle, loin de là. Lors du dernier Prix Ados de Rennes, j’ai eu la chance de discuter avec plusieurs auteurs présents et il apparaissait alors clairement qu’il existe, au moins, deux écoles en matière de synopsis : les pour et les contre. 
 
Autre question qui revient souvent : est-ce que l’âge compte si l’on veut être publié ?
 
Oui et non à la fois. Evidemment, on ne va pas pondre une merveille littéraire à six ans et demi… Les gens ont donc tendance à être plus méfiants avec les jeunes auteurs. Mais on ne peut pas non plus cacher le fait que le jeune âge de certains auteurs est régulièrement utilisé comme un argument de vente.
Comme c’est celui que je connais le mieux, je vais employer mon propre exemple : j’ai été publiée à 16 ans, et cela fait maintenant 5 ans que je me balade avec  l’étiquette de « la toute jeune auteure » attachée à la cheville. Evidemment, j’étais jeune. Mais si Les Héritiers de Mantefaule était mon premier roman publié, ce n’était absolument pas le premier écrit : il y en avait eu trois ou quatre avant. Je n’ai donc pas été publiée à ma première tentative, loin de là ! J’avais dû me remettre en question (et lourdement en plus, vu les nanards que j’avais écrits avant) plusieurs fois ; apprendre à poser un regard neutre sur mes textes et à déceler les critiques constructives de celles, flatteuses mais inutiles ; apprendre à les retravailler et à mettre mon égo de côté de temps en temps. C’est à mon sens cela qui est le plus important et cela n’a rien à voir avec l’âge. Si un jeune auteur est prêt à écouter, travailler, s’il ne perd ni patience ni courage, pourquoi aurait-il moins de chances qu’un autre d’être publié? 
 
Any other questions? EDIT DU 07/09 : Carina Rozenfeld a eu la même idée et répond très bien à ce genre de questions ici

 

2 Comments

  1. Manihola janvier 29, 2015

    Comme ça me fait plaisir de lire ça ! J'ai l'impression d'être une "extraterrestre" à ne pas écrire un syno avant de me lancer dans mon histoire. Bien sûr, j'ai tout le déroulement de l'intrigue dans ma tête et mon intrigue se développe pendant des mois dans mon p'tit cerveau. Ouf, ça veut dire que tout n'est pas perdu du fait que je ne travaille pas avec un syno bien détaillé en amont ! Merci ! 😉

    Répondre
  2. Camille Brissot janvier 30, 2015

    Mais non, tout n'est pas perdu 🙂 Je crois vraiment que c'est une question de feeling et d'évolution personnelle : pour certains romans, j'ai besoin d'être plus préparée et de savoir où je vais (surtout quand il y a une deadline), pour d'autre, j'ai tellement envie de me lancer que j'y vais direct !

    Répondre

Répondre à Camille Brissot Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *