Corriger, encore et encore

En ce moment, je travaille sur beaucoup de projets à la fois, ce qui n’est pas dans mes habitudes (et qui m’a donc pris un bon moment d’adaptation). Au programme, notamment, les corrections de « Dresseur de Fantômes », qui paraîtra le mois prochain chez l’Atalante, ainsi que celles d’un roman prévu pour l’année prochaine. Car on ne passe pas directement de la phase » écriture » à la phase « impression » ! Avant cela, il y a un gros travail de relecture et de correction qui est à la fois effectué par l’éditeur et par l’auteur.

La première étape est celle du débroussaillage. Il s’agit de traquer les incohérences dans l’histoire, de réécrire les passages les plus confus, de raccourcir ce qui ne mérite pas qu’on lui accorde autant de place, de rallonger ce qui n’est pas assez détaillé, et surtout pour ma part, de vérifier que les personnages se tiennent. Il m’est par exemple déjà arrivé de supprimer un personnage qui n’avait pas d’impact dans l’histoire, ou à l’inverse de reprendre tout un roman pour donner à un autre personnage sous-estimé sa place réelle. 
 
Un exemple de premier jet : des pages couvertes d’annotations par l’éditeur, afin de guider l’auteur dans ses corrections. 

Une fois cette étape achevée, je reprends le texte pour le débarrasser de ses scories : c’est le moment du polissage. Comme je corrigeais en même temps mes deux prochains romans, je me suis aperçue avec effroi que j’avais deux gros défauts. D’abord, j’ai une grosse tendance à user et abuser des adverbes. C’est bien simple, j’en colle partout, et lors des corrections, c’est un massacre. J’ai également du mal au niveau des descriptions des réactions physiques de mes personnages (ce qui donne à peu près quinze « il fronça les sourcils » et vingt-sept « elle eut un demi-sourire » par page). Mais il faut aussi régler leur sort aux répétitions, qui alourdissent le texte, comme aux fautes d’orthographe. Enfin, un dernier type de détail auquel je prête une grande attention : les bêtises qu’on écrit sans réfléchir. Un exemple ? Dans mon premier roman, mes personnages se rendaient à une foire médiévale, au cours de laquelle ils croisaient un montreur d’ours. Je me souviens avoir écrit « L’ours mesurait plus de vingt pieds de haut ». Soit 6 mètres, salut la crédibilité.

Et la version « épreuves », mise en page comme le roman final

Dernière étape, enfin, celle des épreuves, où l’on reçoit le texte mis en page pour une dernière lecture. Une fois validés, ces épreuves sont transmises à l’imprimeur et le texte devient enfin livre.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *