Un coup d’oeil dans le rétroviseur

De plus en plus difficile, en ce moment, de trouver quelques minutes à accorder à ce blog. La raison ? Je viens d’attaquer un nouveau job, qui me prend beaucoup, beaucoup de temps, à tel point que mes journées empiètent même sur mes nuits (ceux qui me connaissent comprendront l’effort surhumain que je fournis, moi qui n’aime rien tant que dormir -si vous entendez un jour parler de la découverte du chaînon manquant entre l’homme et la marmotte, il y a de fortes chances pour que ce soit moi). Et donc, logiquement, sur mon temps d’écriture.
Mais on dirait que le FBI a décidé de faire quelque chose pour me pousser à travailler ces derniers jours en fermant le robinet à séries.
Si je jette un coup d’oeil en arrière, 2011 aura été une année moyenne niveau écriture. 3 romans écrits, parmi lesquels : 1 abandonné définitivement, 1 toujours en suspens mais pour lequel je continue à garder espoir, et 1 récemment refusé par mon éditrice, que je compte bien retravailler. Et des dizaines d’idées, de projets, sur lesquels je n’aurai pas le temps de me pencher avant l’an 3000. Même si je déteste cela, je dois me forcer à accepter de mettre certaines choses entre parenthèses.
Au niveau personnel, l’année fut plus palpitante, avec beaucoup de voyages, d’îles, de plages: des Cyclades grecques aux rizières lao, en passant par la jungle malaise, la côte thailandaise ou encore l’arrière-pays chinois, un défilé d’images qui se pressent dans mon esprit et ressortiront forcément un jour, dans un roman. Paris semble un peu grise à côté de tout cela !
Et parce que ce fut mes dernières lectures de 2011 :
Christophe Lambert excelle dans l’art de créer des univers hybrides et envoûtants : dans le premier, des elfes appelés à la rescousse par l’armée américaine pour contrer les commandos japonais pendant la Seconde Guerre Mondiale, dans la jungle birmane ; dans le second, les dieux des antiques civilisations grecques et égyptiennes devenus patrons de casinos qui s’affrontent dans le Las Vegas des années 1950. Les deux romans sont excellents, et j’ai eu un vrai coup de coeur pour Vegas Mytho. A lire, donc !

Pour les technophiles et les e-books addicts : « Le Coeur à l’Ouest » et « Sous une pluie d’étoiles » viennent de sortir en version numérique, c’est ici.

Qu’est-ce que je fais ?

Un blog qui n’est pas actualisé tous les jours est-il un blog mort ? C’est en tout cas ce que je me dis quand, lorsque je vais pour la troisième fois de la journée sur un de mes blogs chouchou, je ne vois pas douze mille nouveaux messages longs d’au moins trois pages. Je rale, je peste. Ceci dit, je reviens quand même le lendemain.
Donc, qu’est-ce que je peux bien faire pour être si peu productive ? C’est quand même pas compliqué d’écrire un
post !
– Je travaille. Eh oui, fini la vie d’étudiante, bonjour les 50h hebdomadaires.
– J’ai un mémoire à écrire. Eh oui, encore un. Ces petites choses-là sont vraiment une pompe à temps libre.
– Je découvre les merveilles de la vie parisienne : les musées (où tu fais la queue une heure pour rentrer), le shopping (où tu fais autant la queue, cherchez l’erreur), le théâtre…
– Je corrige un roman, quand même.
– J’essaie d’en écrire un autre en même temps.
Je n’ai même pas eu le temps de faire baisser ma pile de livres à lire, à une exception près : Des pas dans la neige, d’Erik L’homme.
C’est un livre exception, qui se distingue dans l’univers de la littérature jeunesse. On pourrait croire en le lisant à un roman d’aventures, puisqu’il suit les pas de trois amis lancés à la poursuite du barmanou, l’Homme sauvage, dans le royaume montagneux de Chitral, au Pakistan. Mais non. Avec sincérité et simplicité, Erik L’homme nous raconte là le voyage qu’il effectua lui-même, avec son frère et un ami, il y a des années. C’est un Pakistan bien éloigné de celui qu’on s’imagine aujourd’hui qu’on y découvre, avec ses traditions et ses contradictions. Un très beau récit de voyage, donc, émaillé de photos et de témoignages sur l’Homme sauvage.
Le barmanou existe-t-il ou pas ? Peu importe finalement, car l’essentiel n’est pas dans la réponse, mais plutôt dans le chemin qu’on se révèle prêt à parcourir pour l’atteindre.
Le barmanou dessiné par Jordi Magraner

La terrifiante stature de l’écrivain

Aujourd’hui donc, je signais à la librairie Decitre de la Part-Dieu, à Lyon : deux cents personnes au bas mot, complètement déchaînées derrière des barrières façon Disneyland, qui se sont jetées en hurlant sur les piles de livres comme à H&M le jour des soldes…
Non. Je déconne.
Car il se trouve que l’auteur est, visiblement, une figure terrifiante. OK, je mesure 1m59 et demi (ne pas supprimer le demi s’il vous plait), et j’ai l’air de sortir du lycée, mais je suis quand même une figure terrifiante.

– Noon !!! Ne me regardez surtout pas ! J’ai l’impression que vous allez me forcer à acheter un de vos trucs !
Un monsieur dont j’ai malencontreusement croisé le regard cet après-midi. Les trucs, c’est mes bouquins, of course.

La signature, c’est un moment étrange, où se développe une double gêne : gêne du passant, donc, qui n’ose pas s’approcher de la table et des livres de peur de se sentir forcé d’acheter ; et gêne de l’auteur, qui est parfaitement conscient de la précédente et ne sait pas quel comportement adopter pour l’éviter. Doit-on fixer les gens quand ils s’approchent, les ignorer ? Engager tout de suite la conversation, les laisser découvrir les livres en leur foutant la paix ? Est-ce qu’à la dixième demande, on arrête de dire que non, on est pas libraire, et que les bouquins de conjugaison, c’est à droite ? Oui, c’est un sacré casse-tête.
Mon ego a en plus souffert de se retrouver à côté d’une voisine beaucoup plus attractive, qui attirait gloussements et regards emplis d’émotion : une étagère pleine de livres sur Justin Bieber. Est-ce que si je mets Justin Bieber dans les tags de cet article, la fréquentation du blog explose ? Voilà qui mérite un test.

Et pendant ce temps-là, je réfléchis à un moyen de ne plus faire peur aux passants : peut-être que si je me déguise en carotte…? Un jour, mon tour viendra.
-On fait quoi ce soir, Cortex ?
-La même chose que chaque soir, Minus; tenter de conquérir le monde…