Inspirations & univers : la Maison des Reflets

De toutes les questions sur l’on me pose sur l’écriture, celle de l’inspiration est la plus fréquente. Or, ce n’est jamais facile d’y répondre. L’inspiration, c’est un millier de petites influences que l’on enregistre sans s’en rendre compte, et qui se télescopent un beau jour pour faire surgir une idée – parfois complètement improbable. Il y a les livres que l’on lit, les films et les séries, les jeux vidéos, les conversations… Parfois c’est un prénom, ou un simple mot, qui agit comme un déclic.

Il y a l’inspiration d’avant le livre, quand on imagine, quand on construit. Il y a aussi l’inspiration pendant le livre, quand on corrige et qu’on réarrange. Et même celle d’après, une fois le livre terminé : quand on voit apparaître, un peu partout, des points de convergence avec son histoire.

Ça fait un moment que je caressais l’idée de faire des petits pinboards pour mes livres, qui mélangerait tout ça. Et bien en voici un premier autour de la Maison des reflets !

Le thème principal de la Maison des reflets, c’est bien sûr la mort et le deuil, avec en filigrane celui des illusions que l’on défait pour grandir ou évoluer. Cela me suffirait à établir un lien avec The Leftovers (1), incroyable série où l’on suit le quotidien d’une famille dans un monde où 1% de la population a brutalement disparu. Comment continuer à avancer, comment trouver la paix, quand ceux que l’on aime ne sont plus là ? Quand on ne sait pas où ils sont ? J’ai commencé à regarder The Leftovers alors que le premier jet de la Maison des reflets était terminé. Impossible de vous dire pourquoi, mais pour moi cette série, ce n’était pas un coup de coeur, c’est un coup au coeur : elle m’a remuée, renversée comme aucune autre ne l’avait fait jusqu’alors. Elle m’a accompagnée tout au long des corrections, des relectures, et j’y ai souvent pensé lors des discussions autour du roman. Quant à sa BO, elle reste aujourd’hui ma bande son préférée pour écrire (je crois que j’en suis à 3 romans écrits dessus !).

Blackmirror (2) est une série que j’ai mis longtemps à accepter de regarder – la faute à un premier épisode qui m’a mise tellement mal à l’aise que je n’avais aucune envie de continuer. Mais on n’arrêtait pas de me dire de regarder « Be right back », le premier épisode de la deuxième saison, et de me demander si je n’avais pas louché dessus avant d’écrire la Maison des reflets (ce qui était un peu vexant). J’ai fini par regarder, et cet épisode partage effectivement les mêmes questionnements sur la technologie comme accompagnement du deuil. L’idée à la base de la Maison des reflets, cependant, vient de cette info : Facebook est en train de devenir un cimetière virtuel mondial. 

Je fais toujours très attention au décor de mes livres. J’aime qu’il y ait des lieux particulièrement visuels, avec un côté « émerveillement »… et chance, ça colle très bien avec l’une de mes obsessions : le cirque et la fête foraine (3) ! (Il est d’ailleurs probable que je leur consacre un prochain pinboard !) J’essaie de les mettre absolument partout : le cirque aérien dans Dresseur de fantômes et Vagabonds des airs, le chapiteau de Monsieur Méphisto dans le deuxième tome du Club des métamorphes, la fête foraine futuriste de Dans la peau de Sam… Et bien sûr, celle de la Maison des reflets. Pour ce roman-là, les connexions allaient au-delà du simple décor, des lumières et des paillettes : la grande roue est un symbole cyclique, la montée puis la descente, la vie puis la mort ; tandis que le Palais des glaces me permettait de faire un parallèle avec la Maison Edelweiss et ses reflets.

A bientôt !

A nous deux, 2018 !

Comme chaque début d’année, je me suis dit que j’allais me fixer des objectifs ambitieux  (j’ai même téléchargé des applis de to-do et je me suis créé des tonnes de listes pour l’occasion), et puis une semaine plus tard, comme chaque année, je suis dit que bon, prendre les choses comme elles viennent, c’était pas mal aussi ! 

Mes objectifs pour 2018

Deux romans paraîtront cette année :

  • L’île aux mystères,  en mars chez Rageot : ce sera le troisième tome du Club des métamorphes. Comme son nom l’indique, il sera question dans ce volume d’une île et de mystères… Il y a aussi un fantôme un peu pénible, un phare pas très accueillant et un camp de vacances d’un genre, hum, particulier. 

  • Ceux des Limbes, en avril chez Syros : celui-là, c’est un roman un peu particulier car je l’ai écrit pour la première fois en… 2012 ! Le cheminement d’une idée, de la première ébauche jusqu’à la version finale, peut vraiment être tortueux. C’est un roman d’amour et d’aventures, dans un monde presque rendu à l’état sauvage par une épidémie survenue des centaines d’année plus tôt. Je l’ai entièrement réécrit à deux reprises, en buttant à chaque fois sur le contexte qui ne me plaisait pas tout à fait… jusqu’au moment où tout s’est débloqué. Je suis heureuse d’en avoir enfin terminé avec lui et j’ai hâte de savoir ce que vous en penserez.

En termes de projet :

  • J’entame une nouvelle série fantastico-policière pour les jeunes lecteurs, dans la lignée du Club des métamorphes : Les mystères d’Aurora. Le héros, Victor (affectueusement surnommé le Croque-mort par ses camarades du collège) a un don : né la nuit d’Halloween, à minuit pile, il est capable de voir les fantômes… Ce qui est plutôt pratique à Aurora, ville réputée la plus hantée au monde.
  • Dans mes cartons, il y a également un gros roman post-apo, commencé il y a deux ans déjà et que j’aimerai enfin finir. 

Mais ce programme ne tiendra sans doute pas longtemps, il y aura bien quelques nouvelles idées pour venir tout bousculer !

Au niveau des salons et des déplacements, quelques belles dates d’annoncent déjà, notamment dans le cadre des prix auxquels La maison des reflets a été sélectionnée. Je vais tout de même devoir faire plus attention à mon agenda : je suis toujours tellement heureuse de recevoir une invitation que j’ai extrêmement de mal à dire non. Cette année, je me suis retrouvée à enchaîner des salons tous les week-ends sur plus d’un mois – j’en suis ressortie ravie mais lessivée, et l’impact sur l’écriture n’est vraiment pas négligeable. 

A bientôt !

La Maison des reflets a un mois

 

Il y a un mois sortait la Maison des reflets, aux éditions Syros. Je pense que je peux vous l’avouer maintenant : j’étais assez angoissée. Parce que j’avais bossé sur ce romain pendant près de deux ans ; parce que le thème était très personnel, que j’avais dû m’impliquer un peu plus que d’habitude, retravailler beaucoup ; parce que c’était à la fois l’aboutissement d’un long travail avec un directeur de collection que j’admire et le début d’une relation avec une toute nouvelle maison d’édition… J’essayais de m’en empêcher – on est souvent déçu – mais j’en attendais beaucoup.

Et voilà que les retours commencent à arriver, les uns après les autres… Et chacune des critiques que j’ai lu m’a enchantée. Merci à tous ceux qui ont pris le temps d’écrire un petit billet sur mon livre. Pour la peine, je vous fais une revue de presse !

Si vous aimez la science-fiction à message et que vous êtes pris de passion pour les auteurs qui arrivent à traiter des thèmes forts avec douceur, je vous recommande chaudement ce roman qui a coup sûr va vous émerveiller ! chez Steven’Books

La Maison des Reflets est un roman à découvrir pour passer un excellent moment de lecture. Entre questionnements et découverte de la réalité, vous ne pourrez que vous attacher à l’histoire de Daniel. sur les Mondes de Clem

C’est un plaisir de suivre Daniel, de le voir évoluer au fur et à mesure que ses murs tombent et qu’il se rend compte de la réalité des choses. Reflet ou humain, la question se pose tout au long de l’aventure et nous fait réfléchir à « et si c’était possible? » sur les Lectures de Mylène

Je me suis régalée durant cette histoire, j’en ai eu les larmes aux yeux, et j’ai été surprise devant la sincérité et la douceur de la plume de Camille Brissot. Une formidable expérience livresque pour un livre qui ne manque pas de profondeur… chez Alice Neverland

Le meilleur livre que j’ai jamais lu, d’après ma maman

Un roman aussi lumineux que douloureux, qui analyse la façon dont l’on vit et pourrait vivre un jour le décès avec beaucoup de pertinence, et dont la lecture ne se fait pas sans quelques pics d’émotion. Une belle découverte ! chez Mademoiselle Bouquine

La maison des reflets est un roman de science fiction lumineux, profond et parfois un peu douloureux.
L’auteure nous offre une réflexion sur la mort et son acceptation, et j’ai trouvé son approche très intéressante. chez Rêves sur papier

Les romans qui parlent de deuil ne sont pas rares et, avec la vague de « sick litt » amorcée par Nos étoiles contraires, la mort a été abordée à de nombreuses reprises. Camille Brissot le fait toutefois ici d’une
façon tout à fait originale, par le biais d’un récit de science-fiction aux accents mélancoliques. chez Sophie Lit  

Camille Brissot compose un roman attachant et subtil où un adolescent perd ses illusions d’enfant pour se confronter à la vie telle qu’elle est, et non telle qu’il l’imaginait. Ce texte se présente comme une quête initiatique, une ouverture au monde brutale mais nécessaire. sur Page des Libraires

Sans oublier cette très belle chronique radio sur RCF ! Pas mal, non ?