Déconfiture

Je n’ai jamais cru à la page blanche. Cet espèce de syndrome mystérieux où l’écrivain se retrouve avec sa petite plume qui n’écrit pas devant une feuille qui le nargue de son vide… Mouais.
Par contre, le syndrome de la page nulle, je le connais très bien, c’est même mon meilleur ami du moment. On se pose devant son traitement de texte, tout content, et dix minutes plus tard, on n’a plus qu’à s’horrifier de la nullité des dix pauvres lignes qui viennent de sortir. Et c’est comme ça partout, pas de discriminations : sur un roman en cours, un devoir à rendre (oui, là ça devient gênant, puisque les conséquences prennent le doux nom de notes), un blog… Ca explique pourquoi c’est si mort par ici depuis quelques temps: c’est pas ma faute! C’est la faute de la page nulle! Et puis en même temps, il y a là une certaine logique: ça serait quand même frustrant d’écrire des supers billets de blogs et de rater complètement ses bouquins. 
Je me suis bien trouvée quelques bonnes excuses : 
– trop de cours = fini le temps libre 
– plus moyen de se plaindre auprès du cher et tendre vu que celui-ci a eu la bonne idée d’immigrer en Chine (la cause profonde du problème, dirait Sigmund) 
– et puis de toute façon mon adorable grand mère a décrété que j’écrivais mal « car de notre temps, il n’y a plus de bons écrivains, ma pauvre »… 
Aucun rapport mais : le vendredi 3 décembre en soirée je serais au salon du livre de Montreuil sur le stand Rageot, et le samedi 11 décembre à la médiathèque de Bry sur Marne.