Aujourd’hui, un article spécial pour vous parler d’un livre qui, pour moi, l’est tout autant. La Quête d’Ewilan ainsi que ses suites trônent en effet en bonne place dans ma bibliothèque, et ces derniers jours, alors que je viens de lire la BD tirée du roman, beaucoup de choses me reviennent.
Été 2003. J’ai 14 ans, et sur le conseil d’une amie, un peu par hasard, je m’attaque au premier tome de la série. Le livre vient de sortir, Pierre Bottero ne déchaîne pas encore les foules à chaque signature… Je dois avouer que je n’attends pas énormément de cette lecture, moi qui dévore les romans de fantasy depuis quelques années déjà et qui n’est plus très loin du seuil de saturation. Mais au fil des pages, je me laisse prendre, et peu à peu, je vois émerger un petit quelque chose, indéfinissable et insaisissable, qui me touche. Une atmosphère, un esprit, une écriture qui s’affermit… Les personnages de la Dame et du Dragon achèvent de me convaincre : ce livre sera un jalon dans ma propre expérience de l’écriture. Sous la plume de Pierre Bottero, j’ai l’impression de sentir la personne, et cette personne-là me plait. J’ouvre l’annuaire sans réfléchir. Son adresse est à l’intérieur. Je lui écris. Puis, tout simplement, il me répond. Une fois, deux fois… Il accepte de lire un de mes textes. Dix pages, cent pages… En suivant ses conseils, j’apprends à me relire d’un œil plus neutre et exigeant, j’apprends même à aimer cette phase de correction et de re-travail intensif.
Mai 2005 : Le travail a payé. Mon premier roman est publié chez Rageot Editeur… Oui, oui, la même maison qu’Ewilan ! Sentiment euphorisant d’avoir trouvé ma voie. Un premier cycle se termine : je me lance avec enthousiasme dans le suivant, toujours accompagnée par les livres de Pierre, les Mondes d’abord, puis l’Autre et Ellana. Ils semblent me suivre à mesure que je grandis et se font plus complexes et plus délicats à la fois, plus sombres aussi.
Novembre 2009 : Fin d’un nouveau cycle. Je perds un mentor, la personne sur laquelle j’avais appris à me reposer – un peu trop souvent, peut-être. Ce n’est pas un envol, c’est un atterrissage forcé. Je lis les derniers livres de Pierre. Je regarde les autres, alignés sur l’étagère ; je feuillette ceux dans lesquels apparaît Kamil Nil’Bhrissau, mon alter ego alavirien, pour m’assurer que tout cela était bien réel. Je voudrais relire Ewilan et retrouver ce que j’y avais vu six ans plus tôt, mais je n’y arrive pas.
Automne 2013 : La Quête d’Ewilan est sortie en BD, adaptée par Lylian et dessinée par Laurence Baldetti. Je l’ai achetée dès que je l’ai pu, et j’ai ouvert l’album avec un instant d’appréhension… Vite envolé : l’ouvrage est magnifique. Ca y est, j’ai enfin remis les pieds en Gwendalavir.